Si j'ai souvent publié des photos de défilés de mode sur mon blog, aujourd'hui je les boycotte. Oui, oui plus de défilés. La mode n'est pas ce qu'elle devrait être aujourd'hui, les défilés ne sont plus ce qu'ils étaient. Coco Chanel souhaitait que la mode descende dans la rue mais comment voulez-vous qu'une femme ait envie de porter un vêtement présenté sur un squelette ? En effet, c'est l'anorexie des mannequins que je souhaite dénoncer ici.
Tabou dans l'univers de la mode, l'anorexie n'est pas une maladie anodine. Elle touche tous les mannequins femmes et hommes dans le milieu. Dictat des maisons de couture, des designers et relayé par les agences de mannequin, la femme androgyne ultra mince est réduite à une paire de sein, un bonhomme de chair et d'os qui bouge.
Finies les années 90 avec des mannequins comme Claudia Schiffer ou Naomie Campbell, ces belles femmes aux courbes généreuses. D'accord les tendances changent et aujourd'hui on est plus petits seins que gros lolos, mais les femmes dans les rues ont des fesses, des épaules, une taille, des hanches...
La mode, à l'époque des Yves saint Laurent par exemple, était faite pour sublimer la femme, la rendre belle et indépendante. Aujourd'hui, c'est le vêtement qui passe avant. C'est à se demander si une jolie robe se vend mieux sur une fille anorexique. Pourquoi en arriver là ? La maigreur est un signe de beauté depuis plusieurs décennie et ce n'est pas les médias, qui proposent tout un tas de régime, qui arrangent les choses. Être belle c'est être mince. Ce n'est pourtant pas vraiment l'idéal masculin mais bon si on s'arrête seulement à la minceur, pourquoi faut-il exagérer et en arriver à l'anorexie ?
Isabelle Caro, ancienne mannequin qui a succombé à l'anorexie, était une des premières à faire parler du problème. Tout le monde se souvient de la campagne choc d'elle nue. Aujourd'hui c'est le livre de Victoire Maçon Dauxerre "Jamais assez maigre" qui relance le débat. Des mannequins, aux États Unis notamment, commencent à se rebeller et dénoncent via les réseaux sociaux les maltraitances qu'elles subissent pour rester maigres. Si la mannequin du moment, Cara Delevigne a arrêté les défilés car elle voulait sortir de ce monde "horrible et dégoutant", elle est pourtant encore égérie et au premier rang des shows. Pas facile de dénoncer un monde et se rebeller contre celui-ci quand c'est son gagne pain (et on parle de milliers de dollars de contrat). Toutes sont unanimes à dire qu'elles ont été repérées tôt, à un âge où on se construit et où être adolescente est synonyme d'influençable. La mode et son monde de strass et paillettes font rêver mais aujourd'hui on sait que cela veut aussi dire: perte de personnalité, stress, régime poussé à l'anorexie, pression, harcèlement moral...
Cara Delevigne
Une loi française a tenté d'instaurer un examen avec IMC (indice de masse corporelle) contrôlé pour tous les mannequins en France. Les créateurs doivent prendre conscience que les mannequins ne sont pas des objets, ni des outils de travail. Malheureusement, cette loi a beau être passé, les derniers défilés Haute Couture à Paris ont montré que les maisons n'ont pas changé de politique. Les créateurs font la sourde oreille. Seuls quelques exceptions comme Jean Paul Gauthier, qui aime habiller toutes les femmes, fait un effort. Malgré tout, il y a toujours beaucoup de mannequins en détresse sur les podiums. Quel dommage car vraiment ça gâche toutes ces jolies créations. Si vous ne regarder pas les vêtements, vous verrez des femmes malades. Je ne le voyais pas vraiment avant car j'avais un regard naïf sur les créations seulement. Aujourd'hui je sais que j'aimerais que ces sublimes robes soient portées par des mannequins en bonne santé.
Lors des derniers défilés parisiens chez :
Chanel Christian Dior
Yiqing Yin
A méditer...
XoXo
